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« Je ne crois pas qu’il y ait rien de si insolent que cette Mme de Coislin. Je me suis trouvée, ce soir, au jeu, à une table de brelan avec elle… Vous ne pouvez vous imaginer tout ce que j’ai souffert. Les hommes et les femmes semblaient se relayer pour nous examiner. Mme de Coislin a dit deux ou trois fois, en me regardant : « Va tout ! » de la manière la plus insultante. Et j’ai cru me trouver mal quand elle a dit, d’un ton triomphant : « J’ai brelan de rois. » Je voudrais que vous eussiez vu sa révérence en me quittant !

— Et le Roi, lui dis-je, lui a-t-il fait ses belles mines ?

— Vous ne le connaissez pas, la bonne ! S’il devait la mettre ce soir dans mon appartement, il la traiterait froidement devant le monde et me traiterait avec la plus grande amitié. Telle a été son éducation, car il est bon par lui-même et ouvert. »


Mais la marquise de Coislin manqua son coup. Elle effraya le Roi par des exigences qui le firent réfléchir et Mme de Pompadour put dire à sa confidente, quelques mois plus tard : « La fière marquise s’est conduite comme Mlle Deschamps, la courtisane à la mode… Elle a été éconduite. »