Page:Tinayre - Les Lampes voilees.djvu/24

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reflets, exagère la tristesse chétive d’un mobilier d’hôpital : couchettes aux draps jaunâtres, table chargée de faïence et d’étain grossier, poêle de fonte à double tuyau, entouré d’un garde-feu.

— Quoi ? dit l’infirmière-major, on ne dit pas bonjour à Mademoiselle ?

Un « B’jour, m’selle », traîne de lit en lit, jusqu’au fond de la salle où une vieille femme coiffée d’un fichu de laine noire et un soldat bleu, assis près d’une couchette, se lèvent, respectueux et déconcertés.

Laurence répond :

— Bonjour, tout le monde. J’arrive très tard aujourd’hui, mes enfants, mais je crois que vous n’avez pas envie de travailler beaucoup. Vous êtes tous blottis sous vos couvertures.

Un enfant geint :

— C’est qu’on a froid, m’selle…

— Activez le feu, Marie ! commande madame Dobre.

Et pendant que la fille de service s’agenouille devant le poêle, la « Major » déclare :

— Les bébés, dans l’autre salle, ont crié