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Page:Tinayre - Les Lampes voilees.djvu/32

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— Oui, fait-il, vaincu mais non soumis.

Et d’une voix fervente, il murmure :

— Je vous obéis toujours, à vous.

— Voilà tes livres, Pierquin ! L’Histoire de France, les Évasions célèbres, les Contes

— Les contes !… Ah ! c’est si beau !… Il y a les petits enfants chez les Ours, et le Joyeux Tailleur, et la petite Sirène… Et la Princesse sur un pois !… J’aime bien ça, parce que c’est pas arrivé et on croit que c’est arrivé tout de même…

— Et l’histoire ?

— Il y a, des fois, c’est pareil à un conte… Du Guesclin… Jeanne d’Arc… Ah ! quand je lis, je n’peux plus m’arrêter. Je n’sens plus le froid ; je n’pense plus à mes jambes…

Puissance de l’imagination, clé d’or qui ouvre à l’esprit désenchaîné les mondes entrevus par les savants ou créés par les poètes ! Revanche du pauvre, de l’infirme, de la femme sans amour ! Laurence, d’un geste doux, apaise l’exaltation de Pierquin. Il est vrai que cet enfant malheureux est son favori et que chacun