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Page:Tinayre - Les Lampes voilees.djvu/34

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il ne s’agit pas d’instruire comme dans une école des enfants à peu près égaux par l’âge, la santé et le développement intellectuel. Laurence doit assouplir son enseignement à la forme de chaque esprit, éveiller l’attention paresseuse, équilibrer des imaginations instables ; mettre dans la mémoire de tous quelques idées simples, quelques notions précises ; imiter enfin le médecin qui choisit des régimes divers pour des malades différents et corrige la nature infirme sans lui faire violence.

Elle va, de lit en lit, expliquant les brèves leçons lues dans un livre élémentaire, examinant les petites phrases écrites, les dessins tracés sur des ardoises, faisant épeler aux plus jeunes élèves les lettres d’un alphabet illustré. Et toujours, à propos d’un mot, d’un objet, d’un incident, d’une question posée, elle oblige l’enfant à ouvrir ses yeux et ses oreilles sur ce qui représente pour lui le vaste monde : cette salle d’infirmerie, le jardin au delà des fenêtres, et, plus haut, plus loin, le ciel, la forêt, la mer…