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Page:Tinayre - Les Lampes voilees.djvu/44

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— Il n’y a pas que les enfants pour oublier vite, dit l’homme.

Laurence le considère avec pitié, mais ne s’attendrit pas. Afin d’entraîner le couple qui piétine et ne se décide pas à quitter le Sanatorium, elle marche, la première, en avant :

— Allons ! ne tournez pas la tête… Acceptez l’inévitable. C’est un bonheur pour votre fils que d’être ici… Maison-Rouge le sauvera.

— Ah ! je veux le croire…

— Prenez la chaussée de la plage, tournez à gauche et encore à gauche… Vous arriverez à Saint-Eutrope.

— Merci, Mademoiselle, merci de tout cœur pour vos bontés.

La forme bleue, la forme noire se perdent dans la cendre crépusculaire. Laurence relève son col, enfonce son bonnet sur ses oreilles et traverse le potager.

La petite porte, le sentier sous bois, la route… Maintenant le ciel n’est plus un ciel de fer. Obscur et très bas, il a la couleur, il semble avoir la densité du plomb. On dirait que la tem-