ture. Il semble que des abeilles géantes vont sortir de ces vastes paniers renversés… Au centre, une hutte plus grande, mieux construite, mieux aménagée à l’intérieur, est la demeure du chef, car la tribu a un chef, le plus riche, le plus influent des Karagachanes, qui fait fonction de maire, de juge et de capitaine, choisit les pacages, conclut les accords avec les fermiers, ordonne les fiançailles, organise la défense du bien commun. C’est presque le roi-pasteur des chants homériques.
Ce chef a bien voulu nous accueillir — il n’est pas toujours d’humeur hospitalière — parce que le consul de Grèce est parmi nous. Comme tous les gens qui sont ou qui disent être de race grecque, — Macédoniens, Thraces, et même les arrière-neveux des Byzantins, les Grecs de Péra, — ces pauvres bergers ont au cœur le vivace, l’indestructible sentiment philhellénique… Ils pourront errer sur le sol conquis par les Turcs, s’y fixer même, leur âme et leur désir resteront fidèles à l’antique patrie hellène… La seule vue du consul les