rations ni trucs à l’usage des voyageurs affamés de poésie… La voici, telle que le petit peuple de là-bas la connaît et l’aime, telle que je l’ai vue, de mes yeux.
Une grosse femme, pas jeune — ce qu’on appelle chez nous une « dondon » — habillée d’une jupe courte à trois volants de mousseline, qui découvre des mollets de femme-torpille, des bas de coton rayés blanc et bleu, des pantoufles de satin sans quartier. Le corsage léger n’a pas de baleines. Il contient difficilement une énorme masse mouvante qui apparaît par le triangle du décolletage. La face lunaire s’arrondit, entre des pendeloques de strass et des piquets de fleurs artificielles. Et, par un raffinement exquis, la danseuse a disposé sur ses épaules et sa vaste gorge un petit boa en plumes de coq mauve, un petit boa effiloqué, minable, comme on en voit aux vitrines des « chands d’habits »…
Ô Hermann Paul !… Ô Abel Faivre !… Quel modèle pour vous !… Castagnettes aux doigts, elle se place devant nous, les étrangères, et