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Page:Tinayre - Notes d une voyageuse en Turquie.djvu/78

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JOURS DE BATAILLE

sans jérémiades, l’a regardé partir, dans la rue où sifflaient les balles. La grande porte de l’hôpital était barrée par un détachement de Macédoniens qui fusillaient vivement un petit caracol réactionnaire. Impossible d’approcher. Les officiers de Salonique conseillent au docteur de s’en retourner, ou de se mettre en sûreté provisoire…

Le docteur répond :

— C’est fort bien, mais si votre place est ici, la mienne est dedans. On va m’apporter des blessés tout à l’heure. Il faut que j’entre dans mon hôpital.

— Vous n’entrerez pas !

— Nous verrons.

Sans hâte, il gagne une petite rue, derrière l’hôpital, où donne une porte de service presque toujours fermée en dedans, et pas très loin de l’endroit où furent blessés, une heure plus tard, MM. Booth et Moore. Là, on se bat. Macédoniens et réactionnaires, et juste devant la porte de service un passant est couché, dans son sang qui rougit le ruisseau. Les balles