Page:Tinayre - Une provinciale en 1830.pdf/37

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« J’ai vu un beau monsieur habillé en or qui dansait devant la cheminée et buvait dans le chandelier ».

Elle n’avait pas reconnu, sous la chasuble et la chape, le bon curé Duteix qui venait le soir, trois fois par semaine, faire sa partie chez les du Fargeas.

Tombée la première dent de lait, on entre dans l’âge de raison. À sept ans il convient d’apprendre à lire et à tracer des bâtons, de se tenir à table, proprement, et de faire la révérence aux dames. C’était justement l’année que Mme du Fargeas se voyait libre de ses soucis d’administration familiale. La poste aux chevaux était bien organisée, et M. du Fargeas, aidé — ou feignant d’être aidé — par le toujours beau Zerbin, régnait bénévolement sur un peuple de palefreniers, de cochers et de postillons.

Zénaïde était trop jeune pour aller au couvent. Elle n’entrerait à la Roche-Terrasse qu’au moment de préparer sa première communion. Quant à l’envoyer dans une école publique, nul n’envisageait que ce fût possible. Il y avait, à Verthis, un pauvre diable de magister qui enseignait tant bien que mal, aux enfants du bourg, le peu qu’il savait. Filles et garçons fréquentaient ensemble la classe, mais les gens de bonne famille n’eussent pas voulu mêler leurs enfants, aux « droles » des artisans et des boutiquiers.