Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/25

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savoure. Malheureusement, en roulant dans sa bouche, l’essai fut intercepté au passage et tomba dans l’estomac, qui le reçut aussi avidement que l’eau reçoit une pierre qui tombe de cinquante pieds de hauts. « Le mal est fait (lui dit Senior, avec autant de gravité que d’envie de rire) continuez ou restez-en là, cela est égal. Puisque l’abstience est rompue, et qu’il n’y a plus à la ménager, si vous m’en croyez, vous mangerez votre perdreau. Il y aurait de la gourmandise, répondit Sanfrein, mais puisque j’en suis là, j’achèverai l’aile que j’ai entamée, et Dieu prenne pitié de nos faiblesses ».