Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/89

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premier donne de gros fruits, mais en très petit nombre ; l’autre en donne de fort petits, mais en très grande quantité. Il y a quelque temps que, vers les beaux jours, ayant quelques mois en ma disposition, j’accourus à ma chère solitude. Tout le temps que j’y séjournai, je m’amusai à la culture de mon jardin. Tout prospérait et répondait à mes soins. Les arbres déployaient ce vert tendre, qui fait les délices des yeux. Leurs fleurs étalaient qu’en laissant apercevoir les premiers rudiments des fruits naissants. Mes grands fraisiers seuls ne réussissaient point. Leurs larges fleurs s’épanouissaient en pure perte, et les germes stériles se desséchaient sans prendre vie. un jour, comme je considérais cette plate-bande [plante??] infructueuse, j’ob-