Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/90

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servais que les fleurs de cette espèce de fraisier sont presque toutes dépour [vu] es d’étamines. Vous savez que les étamines sont les parties mâles des fleurs: où il ne s’en trouve point, il n’y a point de fécondation à attendre. Le petit fraisier des bois, au contraire, a une quantité prodigieuse de ces étamines. Il me prit fantaisie de suppléer à l’un par l’autre. Je coupai des fleurs de petit fraisier; je les dispersai sur le grand. Le principe de fécondation fit son effet, et toutes les fleurs du grand fraisiers, qui étaient alors épanouies, furent fécondées. Les fruits qui naquirent de ce mélange extraordinaire, n’étaient ni gros que ceux du grand fraisier, ni si petits que ceux que donne celui des bois. J’allai plus loin je semai de la graine provenue de ces fraises métis; j’eus