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Page:Tissot - Principes du droit public, 1872.djvu/58

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égard. En effet, au point de vue de la force, et à ce titre, le réel est seul possible, et seul il doit être, de même que tout ce qui peut être est réellement et seul doit être.

Ce simple rapprochement met en évidence l’affinité secrète qui relie l’école historique empirique, matérialiste et fataliste, l’école théologique, mystique ou du droit divin, et l’école transcendante de l’absolu. C’est ainsi que les extrêmes erreurs se touchent, et que les erreurs intermédiaires touchent aux erreurs extrêmes.

Il y a un quatrième point de vue, qui est le rationnel, le seul où la notion de justice trouve place, le seul vrai par conséquent lorsqu’il s’agit de droit.

L’école historique en droit constitutionnel a pour principaux représentants Hobbes et Hume. M. Zœpfl ajoute à ces deux noms celui d’Ancillon. Les deux premiers sont assez connus. Le troisième l’est beaucoup moins, quoique d’une valeur incontestable[1].

L’école mystique du droit divin ou de la monarchie absolue a eu pour principaux organes sous la restauration les Bonald, les de Maistre, et surtout L. de Haller[2] C’est aussi la théorie du gouvernement domestique ou patriarcal, qui n’a proprement point d’origine, puisqu’il serait aussi ancien que la famille et l’humanité. Le gouvernement serait ainsi d’institution divine, comme la famille elle-même ; les races royales seraient une sorte de création

  1. Voir appendice I, à la fin du volume, un exposé analytique de sa doctrine en droit public.
  2. Voir appendice II l’esquisse de cette doctrine.