Page:Tocqueville - Œuvres complètes, édition 1866, volume 7.djvu/13

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d'abord sur le choix des matières, ils se relâchent peu à peu de leur rigueur et finissent quelquefois par livrer à l’impression ce que d’abord, mieux inspirés, ils n’en avaient pas jugé digne. Nous avons suivi la marche opposée. Il nous a semblé que le succès obtenu par les deux premiers volumes de correspondance nous imposait une sévérité d’autant plus grande dans le choix des lettres destinées à former un volume nouveau, et que tout ce qui, en pareil cas, n’accroissait pas le succès pouvait le diminuer. Nous n’aurions pas publié ces nouvelles lettres si, dans leur ensemble, nous ne les eussions jugées, sinon supérieures, au moins égales aux premières.

Le lecteur pourra remarquer que, parmi les correspondants nouveaux, il en est un qui est demeuré anonyme, et dont il n’existe, du reste, dans ce volume, qu’une seule lettre, celle datée de Warwick, 26 août 1833[1]. Dans une note placée au-dessous de cette lettre, sans prononcer le nom de la personne-à laquelle elle est adressée, nous permettions de le deviner. Aujourd’hui nous n’avons plus la même réserve à garder. Depuis que cette note a été écrite, madame de Tocqueville, qui en était l’objet, a été, par un coup bien cruel, hélas ! pour tant d’amis auxquels elle était chère, prématurément retirée de ce monde[2] ; et non-seulement elle ne s’est point opposée, en mourant, à ce que ce voile de l’anonyme fût levé, mais encore elle a formellement autorisé la publication de la plupart des autres lettres qu’Alexis de Tocqueville lui a adressées pendant une période de

  1. Voir page 116 de ce volume.
  2. Le 22 décembre 1864.