lors, l’argent a cessé de circuler librement dans les mains des détenus, comme on le tolérait précédemment au grand détriment de l’ordre et de la moralité.
L’usage du vin et du tabac leur a été interdit, ainsi que cela se pratique depuis longtemps dans les prisons d’Amérique et d’Angleterre. Les abus de la cantine ont été détruits. Le travail est devenu plus obligatoire.
On a établi dans les maisons centrales la règle du silence. Les dortoirs ont été mieux surveillés. On a choisi de meilleurs gardiens. Des sœurs de différents ordres ont été introduites dans les prisons de femmes. Des écoles primaires ont été fondées. Partout l’action bienveillante de la religion est devenue plus facile et plus continue.
Ces réformes ont été opérées avec une fermeté et quelquefois avec une rigueur que la Chambre aura bientôt l’occasion d’apprécier. La plupart de leurs effets ont été salutaires. Les désordres extérieurs qui choquaient le plus les regards ont disparu. Les prisons ont pris l’aspect soumis et austère qui leur convient. Comme l’ordre était plus grand et les distractions plus rares et plus difficiles, le travail a été plus soutenu et plus productif. Depuis quatre ans les produits se sont accrus de 221/100es tandis que la population des prisons ne s’est augmenté que de 9/100es[1]. Mais qu’a-t-on obtenu quant aux deux grands objets que tout système pénitentiaire a en vue, savoir : la réforme des criminels et la diminution des crimes ?
La Commission a pu consulter sur ce point capital les documents les plus propres à l’éclairer. Les rapports des inspecteurs-généraux des prisons pour l’année 1842, et ceux des divers directeurs de maisons centrales durant le dernier trimestre de la même année, ont été mis sous ses yeux.
- ↑ Il est vrai qu’à partir de 1841, l’administration a introduit le matin et le soir le travail à la lumière dans les ateliers, ce qui a permis d’utiliser pendant l’hiver des heures qui restaient improductives. C’est là une sage réforme, aussi favorable à la moralité des détenus, qui achevaient de se pervertir durant de longues nuits de douze à treize heures, qu’à la prospérité financière de la prison.
déclaré n’avoir pris aucun soin pour éviter les nouvelles poursuites de la justice, désireux qu’ils étaient de revenir passer un an ou deux dans la maison centrale pour y remettre leur santé délabrée par la débauche.