usage du fouet en 1801, l’a adopté depuis. Dans la plupart de ces prisons, chaque gardien administre lui-même cette correction disciplinaire aux détenus, au moment où il les surprend causant entre eux.
Plusieurs des commissaires envoyés aux États-Unis pour visiter les pénitenciers, en ont rapporté cette opinion, que le silence ne pouvait être obtenu qu’à l’aide du châtiment dégradant et cruel dont nous venons de parler, et contre lequel nos mœurs se révoltent.
Les Anglais cependant ont essayé de s’en passer[1] ; mais pour y suppléer, il leur a fallu ; 1° augmenter de la manière la plus extraordinaire les punitions d’une autre nature ; 2° accroître la surveillance en multipliant les gardiens.
C’est ainsi que, dans la prison de Coldbathfield, où la moyenne de la population détenue n’excède pas 1,100, on compte 142 employés. Dans cette même prison, 18,071 punitions ont été infligées dans l’année 1841, dont 9,687 pour infraction à la règle du silence-.[2] En 1842, 16,918 punitions ont été infligées, dont 9,652 pour infraction à la même règle[3].
Malgré cette extrême rigueur, il est généralement reconnu en Angleterre que, dans les prisons dont le silence forme la règle, on n’est point encore parvenu à empêcher que les détenus ne communiquent de temps en temps entre eux.
Des faits analogues se sont produits dans nos maisons centrales dès qu’on s’est sérieusement occupé d’y introduire le silence.
Il y a une maison centrale où, en 1842, il y a eu, sur une population d’environ 1,200 détenus, plus de 10,000 punitions prononcées pour infraction à la règle du silence ; dans une autre, près de 6,000 ont été prononcées pur la même cause sur une population
- ↑ Le fouet n’est cependant pas entièrement proscrit des prisons d’Angleterre comme des nôtres. Mais il est extrêmement rare qu’on ait recours à cette ressource extrême. Sur les 18,074 détenus qui, en 1814, ont été punis dans la prison de Coldbathfield, dix seulement ont subi la peine du fouet.
- ↑ Six report of the inspectors of prison for the home district. p. 251.
- ↑ Seventh report of the inspectors, p. 164.
n’a jamais été introduit dans aucune des prisons américaines où l’emprisonnement cellulaire est en vigueur.