Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol10.djvu/316

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maîtres, et Drone, délivré de ses entraves, selon le désir de la princesse Marie, se tenait dans la cour et donnait des ordres aux paysans.

— Pas comme ça, c’est mal ! dit un paysan, un homme de haute taille, au visage rond, souriant, en prenant un petit coffret des mains de la femme de chambre. Il vaut de l’argent, hein ! Tu le jetteras comme ça, et il s’abîmera. J’aime pas ça. Faut que tout soit convenable, en ordre, porte-le comme ça, mets-le ici sous la natte et couvre avec un peu de foin. Voilà, c’est bien !

— En voilà des livres, des livres ! dit un autre paysan qui portait la bibliothèque du prince André.

— N’accroche pas ! Comme ça, les enfants, hein ! C’est lourd les livres !

— Oui, on a écrit… on s’est pas amusé ! dit un paysan de haute taille, au visage rond, en clignant des yeux avec importance et désignant les dictionnaires qui étaient en dessus.




Rostov, qui ne voulait pas s’imposer à la princesse, n’allait pas chez elle mais restait au village en attendant son départ. Quand il vit les voitures de la princesse Marie quitter la maison, il monta à cheval et l’accompagna jusqu’à la route occupée par nos troupes, à douze verstes de Bogoutcharovo. A Iankovo, dans une auberge, il lui dit respectueu-