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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol13.djvu/142

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II

Je sens moi-même que le moyen de discussion que j’ai employé n’est pas suffisamment sérieux, que j’ai l’air de me moquer du projet et parais prendre pour règle de nier tout ce qui s’y trouve. Mon opinion sur ce projet s’est faite malgré moi, grâce à la contradiction entre mes connaissances pratiques, acquises par mes rapports très étroits avec le peuple, et l’éloignement absolu qui sépare le plan du projet de la réalité. Nous sommes sous ce rapport si opposés, si écartés l’un de l’autre que, malgré tout le respect et même la peur que provoque en moi le projet, je parais ne pas croire à son efficacité ; et malgré les efforts que je fais, je ne puis le prendre tout à fait au sérieux. Je ne puis trouver d’objection dans ce domaine de la pensée où travaille le comité. L’essentiel de ma critique est dirigé non contre les défauts du projet mais contre cette sphère de l’activité même qui l’a pro-