Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol13.djvu/322

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tique qui n’a pas son égale dans la littérature russe. C’est pourquoi, ma conviction est qu’on ne peut enseigner à écrire et à composer, surtout à composer des œuvres poétiques, aux enfants, en général, et aux enfants de la campagne, en particulier. Tout ce que nous pouvons faire, c’est de leur apprendre comment il faut composer. Si l’on peut appeler procédé ce que j’ai fait pour atteindre ce but, ce procédé le voici :

1o Proposer le choix de sujets le plus grand et le plus varié, sans les inventer exprès pour les enfants, mais proposer les sujets les plus sérieux et qui intéressent le maître lui-même.

2o Donner à lire aux enfants des œuvres d’enfants et exclusivement celles indiquées comme modèles, car les œuvres des enfants sont toujours plus justes, plus élégantes et plus morales que celles des adultes.

3o (Particulièrement important). Pendant l’examen des œuvres des enfants, ne jamais leur faire d’observations sur la propreté des cahiers, la calligraphie, l’orthographe et surtout sur la construction des propositions et la logique.

4o Puisque, dans la composition, la difficulté n’est pas dans les dimensions, mais dans la forme poétique du sujet, alors la graduation des sujets doit être non dans la dimension, non dans le contenu, non dans la langue, mais dans le mécanisme du travail qui consiste en ceci :