Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol13.djvu/504

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musique populaire, surtout du chant pour soutenir l’art qui est en décadence.

Je passe maintenant à la description de l’enseignement dans notre école. Après six leçons, les boucs s’étaient séparés des brebis ; il ne restait plus que les natures musiciennes, les amateurs, et nous passâmes aux gammes mineures et à l’explication des intervalles. La difficulté était de trouver et de distinguer le demi-ton du ton. fa était déjà désigné par les élèves comme la note forte ; do également, de sorte que nous n’avions pas à le leur apprendre ; ils sentaient eux-mêmes cette note dans laquelle était consommé le demi-ton, et c’est pourquoi ils sentaient ce demi-ton. Nous avons trouvé facilement que la gamme majeure se compose de deux tons, un demi-ton, trois tons et un demi-ton. Ensuite, nous avons chanté « Gloire au Dieu éternel » en ton mineur, et, par intuition, nous sommes arrivés à la gamme mineure. Puis, dans cette gamme, nous avons trouvé un ton, un demi-ton, deux tons, un demi-ton, et un ton et un demi-ton. Ensuite, je montrai qu’on peut chanter et écrire la gamme en commençant par n’importe quelle note, et que, si le ton ou le demi-ton n’est pas à sa place, il faut ajouter à la note un dièse ou un bémol. Par commodité, j’écrivis une échelle chromatique de ce genre :