Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/125

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manda de casser chaque branche à part, ce qu’ils firent. Et le père leur dit : « Voyez-vous, mes enfants, si vous êtes d’accord, personne ne vous maîtrisera ; mais si vous vous querellez, n’importe qui pourra venir à bout de vous. »


Le Renard.

Un renard tomba dans un piège. Il y laissa sa queue et s’enfuit. Il songea alors au moyen de cacher sa honte. Il rassembla les renards et les exhorta à se couper la queue, leur disant : « La queue est tout à fait inutile, c’est un fardeau superflu que nous traînons derrière nous. » Mais un renard lui répondit : « Tu ne parlerais pas ainsi si ta queue n’était pas coupée. » Notre renard à la queue coupée s’en alla.


L’Âne sauvage et l’Âne domestique.

Un âne sauvage aperçut un âne domestique. Il se rapprocha de lui et se mit à lui faire des compliments sur son poil brillant, sur sa bonne nourriture. Mais, quand on mit le fardeau sur l’âne domestique et que le valet commença à le houspiller avec un bâton, l’âne sauvage s’écria : « Non, mon cher, à présent je ne t’envie plus. Je vois que tu gagnes ta vie avec tes bosses. »