Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/134

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En récompense de son honnêteté, le dieu des ondes lui donna les trois haches.

De retour chez lui, le paysan raconta cette histoire à ses camarades.

Un autre paysan résolut de faire la même chose. Il alla au bord du fleuve, y jeta exprès sa hache, puis s’assit sur le bord et se mit à pleurer.

Le dieu lui apporta une hache d’or et lui demanda :

— Est-ce la tienne ?

Tout joyeux, il s’écria :

— C’est la mienne ! oui ! C’est la mienne !

En punition de ce mensonge le dieu des ondes ne lui donna pas la hache d’or et ne lui rendit pas la sienne.


Le Corbeau et le Renard.

Un corbeau, ayant attrapé quelque part un morceau de viande, se percha sur un arbre. Le renard tenté par cette proie s’approcha et lui dit :

— Cher corbeau ! Par la taille et la beauté, tu mérites d’être roi, et sûrement, tu le serais, si tu avais aussi une belle voix.

Le corbeau ouvrit le bec et cria aussi fort qu’il put. Le morceau de viande tomba. Le renard s’en saisit et dit :

— Ah ! corbeau ! Si tu joignais l’esprit à tous tes avantages tu serais certainement le roi !