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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/188

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trouve un faisan, il court sur lui. Le faisan vole sur un arbre et alors, le chien se met à japper. Aux abois du chien, le chasseur accourt, et tire le faisan sur l’arbre. Cette chasse serait facile si les faisans se perchaient sur un arbre isolé et dénudé, mais ils choisissent toujours l’arbre le plus touffu, à l’endroit le plus épais du bois, et, dès qu’ils aperçoivent le chasseur, ils se dissimulent dans les branches. Presque toujours, il est difficile de pénétrer dans le fourré jusqu’à l’arbre où le coq reste perché, et malaisé de l’apercevoir. Quand le chien est tout seul à japper, le faisan n’a pas peur. Il se dresse sur sa branche, fait le beau et bat des ailes. Mais dès qu’il aperçoit un homme, l’oiseau s’aplatit, de sorte que seul un chasseur expérimenté peut le découvrir. ; un novice restera à côté sans rien voir.

Lorsque les Cosaques, à pas de loup, se sont approchés d’un faisan, ils enfoncent leur bonnet sur leur visage et évitent de regarder en l’air, car si le faisan a peur d’un homme armé d’un fusil, il a surtout peur de ses yeux.

Enfin voici comment se fait la chasse au chien courant. On prend un chien courant et l’on s’engage avec lui dans la forêt. Le chien s’en va flairant et reconnaît ainsi les endroits où les faisans ont passé, à l’aube, où ils ont mangé, et il examine leurs traces. Quelque embrouillées que soient leurs voies, un bon chien sait toujours reconnaître