Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/310

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Trois Voleurs.
Histoire vraie.

Un paysan conduisait un âne et un bouc à la ville pour les vendre. Un grelot était attaché au cou du bouc.

Trois voleurs aperçurent le paysan. L’un d’eux dit :

— Je vais lui voler son bouc, il ne s’en apercevra même pas.

Un autre voleur dit :

— Moi, après, je lui volerai son âne.

— Ce n’est pas encore difficile, dit le troisième voleur ; mais moi, je lui volerai tous ses habits.

Le premier voleur s’approcha furtivement du bouc, lui ôta son grelot qu’il attacha à la queue de l’âne et emmena le bouc dans les champs.

Au détour de la route, le paysan se retourna et, n’apercevant plus de bouc il se mit à sa recherche.

Alors le second voleur aborda le paysan et lui demanda ce qu’il cherchait. Le paysan lui répondit qu’on lui avait volé son bouc.

— J’ai vu ton bouc il n’y a qu’un instant, dit le voleur, un homme allait dans la forêt avec l’animal, tu peux encore le rattraper.

Le paysan courut à la recherche de son bouc et confia l’âne au voleur. Celui-ci s’empressa de fuir avec l’âne.