Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/370

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cendit la montagne. Quand il fut dans la vallée, il prit une pierre tranchante et en frappa le cadenas qui fermait ses entraves. Mais le cadenas était solide, il n’en put venir à bout.

Tout à coup il entendit quelqu’un courir causer et descendre la montagne.

Il se dit :

— « C’est probablement encore Dina. »

Dina accourut, elle prit la pierre et dit :

— Donne, j’essayerai.

Elle se mit à genoux et frappa sur le cadenas à coups redoublés. Mais ses petits doigts étaient minces comme des brindilles. Elle jeta la pierre et fondit en larmes. Jiline frappa de nouveau. Dina, penchée sur lui, lui tenait l’épaule. Il se retourna et vit dans le ciel comme une lueur d’incendie. C’était la lune qui se levait.

Il se dit :

— Il faut que je traverse la vallée et gagne la forêt avant le lever de la lune.

Il se leva et jeta la pierre. Il partit avec ses entraves.

— Adieu Dinouchka, dit-il, je ne t’oublierai de ma vie.

Dina le retint et chercha ses poches pour y mettre quelques galettes.

— Merci, petite, dit-il. Qui te fera des poupées à présent ? ajouta-t-il en lui caressant la tête.

Dina, cachant dans ses mains son visage en