Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/383

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lui les trois plus intelligents pour lui montrer le chemin.

Les Cosaques voguèrent plus loin. Plus ils avançaient, plus la rivière s’élargissait et plus le pays devenait charmant. Et, à mesure, ils rencontraient un plus grand nombre de gens. Mais ils n’étaient pas redoutables ; et les Cosaques s’emparaient de tous les bourgs situés sur la rivière.

Dans une bourgade, ils capturèrent un grand nombre de Tatars, dont le chef, qui était un vieillard. Ils lui demandèrent qui il était.

— Je suis Taouzik, répondit-il, le serviteur de mon tzar Koutchoum, et son lieutenant dans cette ville.

Ermak se mit à l’interroger sur son tzar. Il lui demanda si sa capitale Sibir était éloignée, si Koutchoum avait de grandes forces et de grandes richesses.

Taouzik raconta tout :

— Koutchoum, dit-il, est le premier tzar du monde et sa ville Sibir, la plus grande des villes. Dans cette ville, on voit autant de gens et d’animaux que d’astres au ciel. Les forces du tzar Koutchoum sont innombrables ; tous les tzars réunis ne sauraient le vaincre.

Et Ermak répondit :

— Nous, Russes, nous sommes venus ici pour vaincre ton tzar, prendre sa ville et le soumettre au Tzar russe. Nous avons des forces considéra-