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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/384

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bles. C’est seulement l’avant-garde qui m’accompagne ; ceux qui nous suivent, sur des barques, sont innombrables, et tous ont des fusils. Et nos fusils percent les arbres ; ce n’est point comme vos arcs et vos flèches. Regardez plutôt.

Et Ermak tira sur un arbre, et l’arbre fut percé. Et, de tous côtés, les Cosaques se mirent à tirer. Taouzik, de peur, tomba à genoux. Alors, Ermak lui dit :

— Va trouver ton tzar Koutchoum et dis-lui ce que tu as vu. Qu’il se soumette, autrement il est perdu.

Et il laissa Taouzik.

Les Cosaques voguèrent plus loin. Ils débouchèrent dans une grande rivière, le Tobol, se dirigeant toujours vers la ville Sibir. Ils arrivèrent à une petite rivière, le Babassan, et virent sur la rive une bourgade, et, autour de cette bourgade, une foule de Tatars.

Ils envoyèrent un interprète demander aux Tatars qui ils étaient. L’interprète revint et dit :

— Ce sont les troupes de Koutchoum. Leur commandant est le gendre de Koutchoum, Mahmedkoul. Il m’a fait venir et m’a chargé de vous dire à tous de rebrousser chemin, sinon, il vous mettra en pièces.

Ermak réunit les Cosaques, débarqua avec eux et tira sur les Tatars. Au bruit de la fusillade, les Tatars prirent la fuite. Mais les Cosaques les attei-