Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/424

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patte s’accrocha si bien à son dos que toutes ses griffes y entrèrent, et, de l’autre, se prépara à saisir l’arbre. Comme le lièvre l’entraînait, il s’accrocha à l’arbre de l’autre patte en se disant :

— Il ne m’échappera pas.

Mais le lièvre, s’élançant, écartela le hibou dont les pattes restèrent prises, l’une à l’arbre, l’autre dans le dos du lièvre.

L’année suivante, un chasseur tua le lièvre et fut fort étonné de trouver sur son dos des griffes de hibou desséchées.


Comment les Loups dressent leurs Louveteaux.

Je marchais sur une route, lorsque j’entendis un cri derrière moi. C’était un petit berger. Il traversait hâtivement un champ, et, en criant, montrait quelque chose.

Je regardai et vis dans le champ deux loups qui couraient : l’un vieux, l’autre jeune. Le jeune portait sur son dos un agneau déchiré, dont il avait la patte dans sa gueule. Le grand loup courait derrière.

En les apercevant, nous nous élançâmes, le berger et moi, à leur poursuite, en poussant des cris. Des paysans, avec leurs chiens, accoururent à nos appels.

À la vue des chiens et des gens, le grand loup, s’approchant du jeune, lui arracha l’agneau, le jeta