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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/67

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abstraite mais une œuvre pratique qui dépend de plusieurs conditions de la vie. On peut trouver encore ces bases dans l’accord général de tous les hommes qui s’occupent de cette œuvre, dans l’accord que nous pourrions accepter pour base pratique comme l’expression du bon sens général. Non seulement dans l’œuvre de l’enseignement du peuple mais aussi dans l’œuvre de l’enseignement supérieur, nous voyons le désaccord complet entre les meilleurs représentants de l’enseignement, par exemple à propos de l’enseignement classique et de l’enseignement scientifique. Et, cependant, malgré l’absence de principes fondamentaux, nous voyons que l’enseignement suit son chemin et dans la masse ne se guide que d’un seul principe, à savoir la liberté. Côte à côte existent l’école classique et l’école scientifique, chacune d’elles est prête à se considérer comme la seule vraie et toutes les deux ont leur raison d’être puisque les parents envoient leurs enfants dans l’une et dans l’autre.

Dans l’école du peuple aussi, ce droit de définir ce qu’il faut enseigner, de quelque côté que nous examinions cette question, appartient au peuple ; c’est-à-dire soit aux élèves, soit aux parents qui envoient leurs enfants à l’école, et c’est pourquoi le peuple, seul, peut fournir la réponse à la question : Que faut-il enseigner aux enfants dans les écoles populaires ? Peut-être dirons-nous que nous, les gens instruits, ne devons pas nous soumettre