Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol16.djvu/201

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bras droit à la manche retroussée, elle indiqua à Lévine la porte de la chambre, puis, se courbant de nouveau, elle cacha son joli visage et se remit à laver.

— Voulez-vous un samovar ? demanda-t-elle.

— Oui, s’il vous plaît, répondit Lévine.

Dans la chambre qui était spacieuse se trouvait un poêle hollandais et un paravent. Sous les icônes il y avait une table à dessins, un banc et deux chaises, et, près de l’entrée, une petite armoire à vaisselle. Les vasistas étaient fermés, il y avait peu de mouches et tout était si propre que Lévine fit coucher Laska dans un coin près de la porte, afin qu’elle ne salit pas le parquet, car elle avait suivi la voiture en courant et s’était baignée dans toutes les mares de la route.

Après avoir examiné la chambre, Lévine sortit dans l’arrière-cour. La jolie jeune femme en galoches, qui portait en se balançant les seaux vides, courut devant lui pour aller chercher de l’eau au puits.

— Reviens vite ! lui cria gaiement le vieux, et il s’approcha de Lévine : — Eh bien ! monsieur, vous allez chez Nicolas Ivanitch Sviajskï ! Il vient quelquefois chez nous, dit-il ; et il se mit à bavarder, en s’appuyant à la rampe du perron.

Pendant qu’il causait de ses relations avec Sviajskï la porte cochère grinça de nouveau et livra passage aux ouvriers qui revenaient des champs