Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol17.djvu/237

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La vieille comtesse, sa mère, avec ses boucles, était dans la loge du frère. Varia et la princesse Sorokine se promenaient dans le couloir et le rencontrèrent.

Varia reconduisit la princesse Sorokine auprès de sa mère, et, prenant le bras de Vronskï, aussitôt elle entama le sujet qui l’intéressait. Jamais il ne l’avait vue aussi émue.

— Je trouve que c’est lâche et vil. Madame Khartasov n’avait aucun droit de le faire. Madame Karénine… commença-t-elle.

— Mais qu’y a-t-il ? Je ne sais rien…

— Comment, tu n’as rien entendu ?

— Tu comprends bien que je serai le dernier à savoir quelque chose.

— Existe-t-il une plus méchante femme que cette Khartasov ?

— Mais qu’a-t-elle fait ?

— C’est mon mari qui me l’a raconté… Elle a insulté madame Karénine. Son mari lui a adressé la parole d’une loge à l’autre, et elle, sa femme, lui a fait une de ces scènes… On dit qu’elle a prononcé à haute voix une injure quelconque puis s’en est allée.

— Comte, votre mère vous appelle, dit la princesse Sorokine entr’ouvrant la porte de la loge.

— Je t’attends toujours, lui dit sa mère en souriant ironiquement. On ne te voit plus du tout.