Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol17.djvu/445

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XXIX

La salle, longue et étroite, où se trouvait le buffet était remplie de monde. L’agitation allait croissant, et sur tous les visages on lisait l’inquiétude. Les plus inquiets de tous étaient les chefs de partis qui connaissaient tous les détails et le compte de toutes les boules. C’étaient eux qui devaient conduire la bataille. Les autres, comme des soldats avant l’action, tout en se préparant au combat cherchaient à se distraire. Les uns dégustaient, debout ou assis devant les tables ; d’autres allaient et venaient le long de la salle en fumant des cigarettes, ou causaient à des amis qu’ils n’avaient pas vus depuis longtemps.

Lévine ne fumait pas et n’avait pas faim. Il ne voulait pas se joindre à ses amis, c’est-à-dire à Serge Ivanovitch, Stépan Arkadiévitch, Sviajski et les autres, car il venait d’apercevoir parmi eux