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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol19.djvu/427

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veau les murs disparurent et de nouveau l’on vit tout.

— Regarde maintenant ce que tu as fait à ton père, dit le parrain. Vassili a passé une année en prison. Il y a appris tout le mal et il est devenu une vraie brute. Regarde, le voilà qui vole deux chevaux chez ton père, et, tu le vois, il met le feu, à l’izba. Voilà ce que tu as fait à ton père.

Dès que le filleul eut vu la flamme dévorer la maison de son père, le parrain lui déroba ce spectacle et lui ordonna de regarder d’un autre côté.

— Voici le mari de ta marraine, dit-il. Depuis un an qu’il a quitté sa femme, il court avec d’autres ; tandis qu’elle, de chagrin, s’est mise à boire ; et la maîtresse s’est perdue tout à fait. Voilà ce que tu as fait à ta marraine.

Le parrain lui déroba aussi ce spectacle et fit voir au filleul la demeure de ses parents. Il aperçut sa mère. Elle pleurait sur ses péchés ; elle se repentait et disait : « Mieux aurait valu être tuée par le brigand. Je n’aurais pas commis tant de péchés ! »

— Voilà ce que tu as fait à ta mère.

Le parrain lui déroba aussi ce spectacle, et le fit regarder en bas. Le filleul aperçut le brigand : deux gardes le tenaient devant la prison.

Et le parrain dit :

— Cet homme a tué neuf personnes. Il devait lui-même racheter ses péchés ; mais tu l’as tué, tu