Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol19.djvu/434

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IX

Le filleul marcha, marcha. Une journée passa. Il arriva dans une forêt. Là il aperçut un ermitage. Le filleul s’approcha et frappa :

— Qui est là ? fit une voix à l’intérieur.

— Un grand pécheur. Je vais racheter les péchés d’autrui.

Le vieillard sortit et demanda :

— Quels sont les péchés d’autrui que tu portes ?

Le filleul lui raconta tout : l’histoire de son parrain ; l’ourse avec ses oursons ; le trône dans le salon scellé ; ce que son parrain lui avait ordonné ; ce qu’il avait vu dans les champs : les paysans poursuivant le veau et écrasant le blé, et le veau allant de lui-même vers sa maîtresse ; il ajouta :

— J’ai compris qu’on ne peut pas détruire le mal par le mal ; mais je ne puis pas comprendre comment il faut le détruire. Apprends-le moi.