Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol2.djvu/185

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de braves gens. » Et papa, avec un mouvement d’épaules, de gêne comme il me sembla, sortit de la chambre. Pendant notre bavardage, Lubotchka s’était plusieurs fois approchée de la porte et toujours demandait ; — « Peut-on entrer chez vous ? » — Et chaque fois, papa lui criait à travers la porte : « C’est absolument impossible, parce que nous ne sommes pas habillés. »

— Quel malheur ! Ne t’ai-je pas vu en robe de chambre ?

— Mais il est impossible que tu voies tes frères sans les inexpressibles, lui cria-t-il — Et voilà, chacun d’eux te frappera dans la porte. Tu es contente ? Allons, vous autres ; parler, même avec toi, en un pareil négligé, ce n’est pas convenable.

— Ah ! comme vous êtes insupportables ! Au moins, dépêchez-vous de venir dans le salon, Mimi veut tant vous voir — nous criait Lubotchka derrière la porte.

Dès que papa fut sorti, je m’habillai vivement de mon costume d’étudiant et je descendis au salon ; Volodia, au contraire ne se hâtait pas, il resta longtemps en haut, parla avec Jakov des endroits où il y avait beaucoups de bécasses et de bécassines. Comme je l’ai déjà dit, il ne craignait rien autant que les tendresses avec petit frère, petite sœur, ou papa, comme il disait, et pour éviter toute expression de sentiment il tombait