Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/168

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plus, il lui a accordé cinq assistances dernières pour atteindre ce but. La prohibition du fruit de l’arbre de la science du bien et du mal était aussi une aide.

§ 86. — Commandement de Dieu au premier homme ; sa nécessité et sa signification. De ce commandement : de ne pas goûter le fruit de l’arbre de la science du bien et du mal, il est dit : 1o que ce commandement était très nécessaire ; 2o qu’en lui est enfermée toute la loi ; 3o qu’il était facile et accompagné d’une menace terrible. Malgré tout cela l’homme a succombé et n’a pas atteint sa destination. Il semblerait nécessaire d’expliquer d’une façon quelconque cette contradiction. Malgré soi, on attend une interprétation quelconque de cet événement étonnant. Mais au contraire, la théologie barre la route à toute interprétation, et la garde soigneusement dans toute sa grossièreté. On prouve qu’on ne peut prendre au figuré le second chapitre de la genèse, le paradis, les arbres, et qu’il ne le faut pas. On doit comprendre comme Théodoret :

La Sainte Écriture nous apprend que l’arbre de vie et l’arbre de la science du bien et du mal sont sortis de la terre, ils ressemblent donc par leur nature aux autres végétaux. De même que l’arbre de la croix est un arbre ordinaire, mais qui se nomme arbre de salut, à raison du salut qui nous est offert par la foi en Celui qui fut crucifié dessus, ainsi ces arbres ne sont que de simples végétaux sortis de la terre ; mais, par