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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol21.djvu/337

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Je vous dis en vérité. C’est l’affirmation de l’infaillibilité de ce qu’il dit.

Jusqu’à ce que, etc. Tant que ce monde existe ; c’est-à-dire jusqu’à la fin des siècles ; ou : plutôt disparaîtront le ciel et la terre, plutôt viendra la fin du monde, que la Loi, dans son esprit et son essence, reste inexécutée.

Un iota. La plus petite lettre de l’alphabet hébraïque, un trait dont une lettre se distingue d’une autre lui ressemblant. Par ce mot on exprime ici, que la chose la plus petite, la plus minime de la loi, ne restera pas sans exécution, comme la parole sûre de Dieu qui ne peut être stérile ni rester inaccomplie.

Tant qu’il ne se réalisera pas, c’est-à-dire en esprit et en essence et non à la lettre. Toute la loi était l’ombre du futur. Quand parut le corps lui-même, l’ombre perdit sa signification, mais en même temps se réalisait ce que l’ombre indiquait. La loi ancienne, vieillie, est abolie, mais elle est remplacée par la loi plus parfaite dont elle était l’ombre. Celui qui exécute la loi nouvelle exécute en même temps la loi ancienne, seulement pas comme la lettre morte, mais d’une façon plus parfaite, en esprit. Par exemple, celui qui ne se met pas en colère contre son frère exécute le commandement très ancien : tu ne tueras point ; car celui qui ne se met pas en colère, évidemment ne peut pas tuer, etc.

Cette explication, comme toutes les explications de l’Église, n’explique rien et ne fait qu’éluder la question. Elle n’explique pas ce qu’il faut comprendre par la parole de Dieu et quel rapport existe entre la doctrine du Christ et la loi de Moïse, ni ce qu’il faut comprendre par la loi.

Il suffit de ne pas détacher ce passage et de l’examiner uni à ce qui précède et suit, pour que, de nouveau, il devienne non seulement clair, mais