Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol22.djvu/137

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« Personne ne peut venir à moi, si le Père, qui m’a envoyé, ne l’attire ; et je le ressusciterai au dernier jour. » (Jean, vi, 44).

« Tous ceux qui me disent : Seigneur ! Seigneur ! n’entreront pas tous au royaume des cieux ; mais celui-là seulement qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. » (Matthieu, vii, 21).

La parabole sur les noces du roi n’est que l’explication de ces pensées. La parabole sur les noces et celle du festin se retrouvent chez Luc. Malgré la ressemblance qui existe entre ces deux paraboles, elles sont d’une application différente. Les Églises au culte païen ainsi que les penseurs libres reconnaissent également cette différence, mais les unes et les autres voient dans ces deux paraboles l’assurance que les Juifs ne seront pas sauvés, tandis que les païens le seront.

Il me semble que si Jésus avait eu une idée pareille, aussi simple, aussi pauvre, il ne se serait pas donné la peine de l’expliquer par des paraboles.

Le maître de la maison c’est Dieu, le festin c’est la félicité du royaume de Dieu ; l’invitation a été faite il y a longtemps déjà, enfin le moment du festin arrive, tout est prêt : cela se rapporte à l’évangile, à la bonne nouvelle que le royaume est proche et qu’avec le repentir et la foi on y entrera directement ; le serviteur qui va prendre les invités, c’est Jésus s’adressant aux Juifs, à ceux qui connaissent la loi et les prophètes, aux gens d’école, aux riches[1].

  1. Reuss, La Bible. Nouveau-Testament, p. 1, p 486.