d’une aiguille plutôt que cette chose ne se réalisât.
D’ailleurs quelques-uns comprennent par chameau non l’animal, mais une grosse corde qu’emploient les navigateurs pour retenir l’ancre. Dans l’un et l’autre cas, il ne faut pas, sans doute, entendre ces mots dans leur sens littéral. Par ces paroles on montre seulement l’impossibilité ou l’extrême difficulté de la chose. Mais pourquoi Jésus-Christ dit-il à ses disciples qu’il est difficile pour un riche d’entrer dans le royaume du ciel tandis qu’ils étaient pauvres et ne possédaient rien ? Probablement pour leur apprendre à ne pas avoir honte de la misère et se justifier devant eux de leur avoir conseillé auparavant de ne posséder rien.
Celui qui ne peut pas se sauver. Si pour un riche le salut est difficile, alors qu’ils ont tant de possibilités de faire le bien, qui donc alors peut faire son salut ? C’est la conclusion du plus grand au plus petit, ou : s’il est difficile aux riches de se sauver, en est-il parmi eux qui seront sauvés ?
Ayant regardé. Chez Marc on fait remarquer comme une particularité dans cette réponse du Seigneur, qu’il a regardé d’un œil doux et bienveillant. Il a calmé les pensées qui les bouleversaient, il a détruit les doutes, car l’Évangile fait la même observation en disant : il regarda.
Il est impossible à l’homme riche de faire son salut. Avec les forces humaines c’est impossible ; mais Dieu est tout-puissant, et pour lui il n’y a rien d’impossible. Sa grâce peut faire ce que l’homme ne peut accomplir par ses propres forces et moyens. Mais comment l’impossible deviendra-t-il possible ? Si tu renonces à tes richesses, si tu les distribues aux pauvres, et si tu renonces aux méchantes espérances, car les paroles de Jésus-Christ n’attribuent pas l’œuvre de salut exclusivement à Dieu seul, elles expriment en même temps la difficulté de cet acte pour nous, ainsi qu’il résulte du passage qui suit.