Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol22.djvu/217

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vront la leur, la vraie. S’ils ne rendent pas la fausse richesse, la leur, ils n’auront pas la vraie. On ne peut servir la vie fausse de la chair et celle de l’esprit ; il faut servir l’une ou l’autre. On ne peut servir la richesse et Dieu. Ce qui est grand devant les hommes est une vilenie devant Dieu. Devant Dieu la richesse est un mal. Le riche est coupable du fait même qu’il mange beaucoup et des mets raffinés tandis que des mendiants affamés se tiennent à sa porte. En outre tous savent que de retenir la fortune sans la distribuer à autrui c’est déjà enfreindre la volonté du Père.

Une fois, un riche chef s’approcha de Jésus et se vanta de remplir tous les commandements de la loi. Jésus lui rappela qu’il y a le commandement d’aimer tous les hommes comme soi-même et que c’est en cela que consiste la volonté du Père. Le chef se flatta de l’avoir exécuté. Jésus lui répondit : Cela n’est pas vrai. Si tu voulais exécuter la volonté du Père, tu ne posséderais pas. Tu ne peux remplir la volonté du Père et posséder une propriété que tu ne donnes pas aux autres.

Et Jésus dit à ses disciples : les hommes déclarent qu’on ne peut pas vivre sans propriété et moi je vous dis que la vraie vie consiste à donner aux autres ce que l’on possède.

Un homme, nommé Zachée, ayant ouï la doctrine de Jésus, crut en lui ; et il invita Jésus dans sa maison. Là il lui dit : Je donne la moitié de ma