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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol22.djvu/224

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Car chacun, avant d’entreprendre quelque chose, calcule si cela lui est avantageux, sinon il y renonce.

Celui qui veut bâtir une maison, d’abord s’assoira et caculera combien il lui faudra d’argent et s’il en aura assez pour la terminer, afin de n’être pas obligé d’arrêter la construction, et ainsi se faire moquer de soi. De même celui qui veut vivre de la vie de la chair doit avant tout calculer s’il peut mener jusqu’au bout ce de quoi il est occupé.

De même un roi qui veut faire la guerre, réfléchit d’abord s’il peut, avec 10.000 soldats, marcher contre 20.000 ; s’il voit qu’il ne le peut pas, il envoie des ambassadeurs pour faire la paix.

Ainsi, que chaque homme avant de s’adonner à la vie de la chair réfléchisse : peut-il guerroyer contre la mort ou est-elle plus forte que lui ? Et alors ne vaut-il pas mieux faire la paix ?

Chacun de vous doit donc, d’abord, bien examiner ce qu’il considère comme son bien : la famille, l’argent, la propriété ; puis ayant calculé cela, quelle utilité il en retirera. Il comprendra sans peine qu’il n’y en a aucune, et c’est alors qu’il pourra devenir mon disciple.

Celui qui donnera la richesse fausse, temporaire, pour la vie vraie, selon la volonté du Père, celui-là agira comme l’employé intelligent.

Un homme était employé chez un maître très riche. Cet employé s’aperçut qu’il était menacé