On recopie cette même phrase avec un petit changement, et il en résulte, on ne sait trop pourquoi, qu’il a ordonné de ne dire à personne qu’il est Jésus-Christ.
On a des oreilles qui n’entendent pas et des yeux qui ne voient point.
Vient ensuite ce qu’on appelle la résurrection de Lazare.
Voici ce que dit l’Église[1].
Il s’attrista en esprit et se révolta. Le mot grec traduit par s’attrista contient la conception indignation, colère, dégoût, causés par un acte révoltant ; et le mot traduit par se révolta contient la conception tressaillement. Il serait donc plus exact de traduire toutes ces phrases par : se révolta et tressaillit.
Qu’était-ce donc qui révoltait ainsi l’âme du Seigneur en ce moment ? Quelque temps après, quand les Juifs qui étaient présents exprimèrent assez clairement leurs sentiments d’hostilité envers lui, il se révolta de nouveau ; cela laisse à supposer qu’en ce moment le Seigneur était révolté par le même fait, c’est-à-dire par la conduite des Juifs. L’évangéliste dit qu’il était révolté, quand il a vu Marie pleurer ainsi que les Juifs qui l’accompagnaient ; c’est-à-dire quand il a vu d’une part, les larmes sincères de la sœur du défunt, qui était profondément attristée, et de l’autre les larmes de ces hommes (ou de quelques-uns d’entre eux) qui paraissaient aussi sincères mais avaient une
- ↑ Les Interprétations des Évangiles, par l’archevêque Mikhaïl, p. 391 et 398.