Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol22.djvu/375

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promettront mais sur la conscience de notre rapport envers Dieu.

Ce rapport, exprimé dans la parabole des ouvriers du jardin et dans celle de l’ouvrier venu du champ, l’est ici à un nouveau point de vue. Jésus se place au point de vue des hommes ordinaires, convaincus que la vie leur est donnée pour leur amusement et qui condamnent cette base spirituelle de la vie qui nie la vie physique. Cette parabole met en relief l’idée exprimée dans la parabole de l’ouvrier qui a enfoui son talent dans la terre et, en outre, injurie le maître parce qu’il est cruel. Comme dans tous les passages doctrinaux, Jésus exprime la même pensée fondamentale : que la vie est un don de Dieu, le principe divin, et que l’homme, l’ayant compris, peut, en se confondant avec le principe de la vie, sauver sa vie vraie. Mais, dans cette parabole, Jésus exprime cette pensée d’un autre point de vue : il montre ce qu’il advient des hommes qui ne comprennent et ne veulent comprendre cela. Il montre quelle stupidité paraît la vie pour les hommes qui se sont imaginé que la vie n’est qu’un phénomène physique. Il dit : la situation des hommes dans le monde est semblable à celle des ouvriers dans le jardin affermé. Il faut travailler, il faut vivre. Que tu le veuilles ou non, tu travailleras pour vivre ; tu travailleras et vivras mais non pour toi-même ; tu as beau vivre, beau travailler, toujours tu travailleras pour les autres,