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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol24.djvu/189

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la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi.

Le jeune homme demande à Christ (Matth., xix, 46) : Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? Christ, en réponse à la question sur la vie éternelle, lui dit : Que si tu veux entrer dans la vie, garde les commandements. (Il ne dit pas la vie éternelle, mais tout simplement la vie). Il répond la même chose au scribe (Luc, x, 28) : Fais cela et tu vivras. Et de nouveau il dit : « tu vivras », sans ajouter « éternellement ». Christ détermine dans les deux cas ce qu’il faut entendre par vie éternelle. Chaque fois qu’il en parle, il dit aux Juifs exactement ce qui est si souvent formulé dans leur loi : L’accomplissement de la volonté de Dieu est la vie éternelle.

Christ, comme contraste de la vie temporaire, isolée, personnelle, enseigne la vie éternelle que, selon le Deutéronome, Dieu promet à Israël, avec cette différence que, selon les idées des Juifs, la vie éternelle se perpétue seulement dans le peuple élu d’Israël et que, pour posséder cette vie, il faut observer les lois particulières données par Dieu à Israël, tandis que selon la doctrine de Christ, la vie éternelle se perpétue dans le fils de l’homme et, pour la conserver, il faut pratiquer les commandements de Christ qui résument la volonté de Dieu pour toute l’humanité.

Christ oppose à la vie personnelle non pas la vie d’outre-tombe, mais la vie commune qui se fond