Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol24.djvu/296

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où il soit plus facile de ne pas se mettre en colère, de ne pas commettre l’adultère, de ne pas prêter serment, de ne pas résister au mal par la violence, de ne pas faire la guerre, ou plutôt qui rende difficile de faire tout cela. Vous ne pouvez pas ne pas le reconnaître, car c’est Dieu qui vous a commandé tout cela.

Vous êtes un philosophe incrédule de n’importe quelle école. Vous affirmez que les choses sont régies par une loi que vous avez découverte. La doctrine de Christ n’y contredit pas ; elle accepte la loi que vous avez découverte. Mais, outre cette loi, en vertu de laquelle, dans mille ans, le monde sera comblé des bienfaits que vous souhaitez pour lui, il y a encore votre vie personnelle que vous pouvez dépenser en vivant conformément à la raison ou en contradiction avec elle ; et, précisément pour cette vie personnelle, vous n’avez actuellement aucune règle, sauf celles qui sont établies par des hommes que vous n’estimez pas et qui sont mises en vigueur par la police. La doctrine de Christ vous donne ces règles qui sont certainement d’accord avec votre loi, parce que votre loi de l’altruisme ou de la volonté unique n’est tout simplement qu’une mauvaise périphrase pour désigner cette même doctrine de Christ.

Vous êtes un homme à demi croyant, à demi sceptique, qui n’a pas le temps d’approfondir le sens de la vie humaine, qui n’a aucune représenta-