personne pour les regarder et les envier. Le paysan ne comprend rien à tout cela ; 3o le luxe est même désagréable et dangereux à la campagne pour un homme qui a de la conscience et de la crainte. C’est gênant et terrible à la campagne de prendre des bains de lait ou de nourrir de lait des petits chiens pendant qu’à côté les enfants n’ont pas de lait. C’est gênant et terrible de construire des pavillons et de planter des jardins près de gens qui habitent des izbas entourées de fumier et qui n’ont pas de quoi se chauffer. À la campagne personne ne peut tenir en respect les paysans sots qui, par ignorance, peuvent déranger tout cela.
C’est pourquoi les gens riches s’assemblent, se groupent avec d’autres gens riches qui ont les mêmes besoins, dans les villes où la satisfaction de tous les goûts luxueux est protégée par une nombreuse police. Les habitants sédentaires des villes sont les fonctionnaires d’État ; autour d’eux se groupent des artisans et des individus de toutes sortes, et à ceux-ci se joignent les gens riches. Là-bas, un homme riche n’a qu’à désirer et il a tout. Là-bas, pour un homme riche, la vie est encore plus agréable, parce qu’il y peut satisfaire son ambition, il a avec qui rivaliser de luxe, il a qui étonner, qui éclipser. Et principalement c’est mieux pour un homme riche de vivre en ville parce qu’auparavant il se sentait gêné de son luxe à la campagne et que maintenant, au contraire, il se sent gêné de ne pas