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XIII


À ce moment, sur la place, on sonnait la retraite. Le peuple revenait du travail. Dans les portes cochères les troupeaux mugissaient en se pressant dans un nuage de poussière dorée. Les jeunes filles et les femmes couraient dans les rues et les cours pour faire rentrer leurs bêtes. Le soleil était tout à fait caché derrière la lointaine chaîne de neige. Seule, l’ombre bleue s’étendait sur la terre et sur le ciel. Au-dessus des jardins, dans l’ombre, à peine visibles, se montraient les étoiles, et le bruit, peu à peu, se calmait dans la stanitza. Après s’être occupées des bêtes, les femmes sortaient aux coins des rues, et, assises sur le terre-plein, faisaient craquer des graines de tournesol. Marianka, après avoir trait deux vaches et une bufflonne, s’adjoignit à l’un de ces groupes.

Il était composé de quelques femmes et filles et d’un vieux Cosaque.