Restée seule sous la charrette avec son amie, Oustenka l’enlaça et se serrant contre elle se mit à l’embrasser sur les joues et le cou.
— Mon cher petit ! Mon petit frère ! — disait-elle éclatant de son rire sonore et perçant.
— Tu vois, j’ai appris chez le grand-père, — répondit Marianka en se débattant. — Eh bien ! Finis donc !
Et toutes deux rirent si fort que la mère cria après elles.
— Est-ce que tu m’envies ? — chuchota Oustenka.
— Que chantes-tu ? Dormons. Eh bien ! Pourquoi es-tu venue ?
Mais Oustenka ne s’arrêta pas.
— Ah ! ce que je te dirai !
Marianka se souleva sur le coude et rajusta le fichu qui glissait.
— Eh bien ! Que diras-tu ?
— Ah ! ce que je sais sur ton locataire !
— Il n’y a rien à savoir, — fit Marianka.
— Ah ! coquine ! — dit Oustenka en la poussant du coude et en riant. — Tu ne veux rien raconter. Vient-il chez vous ?
— Oui, il vient, et après ? — dit Marianka, et tout à coup elle rougit.
— Voilà, je suis une fille simple, moi je le dirais à tout le monde. Pourquoi me cacherais-je — fit Oustenka Et son visage gai et rouge prit tout à