Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol3.djvu/294

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— Que ferais-je à la maison ? La fête est pour s’amuser. J’irai chez Oustenka — dit Marianka.

— Quand même, je t’épouserai.

— Bon, — dit Marianka — on verra là-bas.

— Eh bien, tu iras ! — dit sévèrement Loukachka, et la serrant près de lui, il embrassa sa joue.

— Ah ! laisse ! Pourquoi t’accrocher ainsi à moi ; Et Marianka, se dégageant, s’éloigna de lui.

— Ah fille ! Ce sera mal — fit avec reproche Loukachka en s’arrêtant et hochant la tête. — Tu pleureras à cause de moi — Et se détournant d’elle, il cria aux jeunes filles : — Eh bien ! Chantez, hein ?

Marianka semblait effrayée et fâchée de ce qu’il avait dit. Elle s’arrêta.

— Qu’est-ce qui sera mal ?

— Mais ça

— Quoi ?

— De t’amuser avec le locataire soldat. C’est pourquoi tu as cessé de m’aimer.

— J’ai cessé de t’aimer parce que j’ai voulu. Tu n’es pour moi ni père ni mère. Que veux-tu, j’aime qui bon me semble.

— C’est ca, c’est ca ! — fit Loukachka — Souviens-toi donc !

Il s’approcha du banc :

— Les filles ! — cria-t-il — Pourquoi donc vous arrêtez-vous ? Chantez encore une ronde. Nazarka, apporte du vin.