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XXXIX


Déjà très tard dans la nuit, Olénine sortit de la cabane de Bieletzkï derrière Marianka et Oustenka. Le fichu blanc de la jeune fille se remarquait dans la rue sombre. La lune dorée descendait vers la steppe. Un brouillard argenté planait sur la stanitza. Tout était calme, nulle part on ne voyait de lumière, on n’entendait que les pas des femmes qui s’éloignaient. Le cœur d’Olénine battait fort. Son visage brûlant se rafraîchissait à l’air humide. Il regarda le ciel et se retourna vers la cabane d’où il sortait. Les chandelles étaient éteintes et de nouveau, il se mit à regarder fixement l’ombre fuyante des femmes. Le fichu blanc disparut dans le brouillard. Il lui était terrible de rester seul. Il était si heureux ! Il sauta du perron et courut derrière les filles.

— Eh bien, va-t’en, quelqu’un peut te voir ! — dit Oustenka.